dimanche 25 juillet 2010

TIBET:
du 29 juin au 14 juillet:



Nous avions prévu de prendre un train pour Urumqi, dans la province du Xinjiang, de sortir au Kazakhstan, puis de descendre et entrer à nouveau en Chine pour traverser le Tibet. Tout ceci parce-que nos visas chinois sont de deux mois à double entrée (ce qui signifie que nous devons sortir du pays au bout d'un mois) et aussi pour voir l'Altaï que nous n'avions jamais atteint (loin de là!) lorsque nous étions en Mongolie!
Seulement c'était sans compter les vacances scolaires chinoises: tous les trains sont complets pour au moins dix jours, ce qui ne nous laisse pas le temps de faire les visas Kazakhs une fois à Urumqi. Nous sommes coincés... Nous pourrions bien prendre le bus, mais 3000 km de bus dans ces régions, sachant qu'en suite il n'y a plus de trains, c'est plutôt déconseillé pour une femme enceinte: routes cahoteuses difficiles, avec l'incertitude de pouvoir passer le Tibet de ce côté-là (routes illégales). Seule alternative: descendre par le Kirghizstan et l'Afghanistan pour rejoindre l'Inde, mais nous ne savons rien de ces routes et ne nous sentons pas en droit de prendre des risques.


un de nos favoris en Chine: l'affiche du prothésiste dentaire!


 un de nos moins favoris, no comment... c'est joli quand même!


L'option la plus simple et la plus sûre, depuis Chengdu, même si elle est carrément aux antipodes de notre façon de voyager, c'est de traverser le Tibet direct jusqu'à la frontière népalaise, or c'est obligatoire de passer par une agence, pour obtenir un permis, et d'être accompagné par un guide... Première difficulté: le marché noir a pris d'assaut tous les billets de train pour Lhasa, il est impossible de s'en procurer par nous-mêmes, il faut le permis pour obtenir les billets, et les billets pour obtenir le permis... Notre guesthouse doit passer par le marché noir, moyennant conséquente commission!

Pour réduire les frais, nous nous mettons à la recherche d'autres personnes pour constituer un groupe (les prix sont dégressifs au nombre de personnes) et choisissons un mini-van plutôt qu'une jeep, comme ça, en plus, on pollue moins!

A cinq, nous arrivons à un prix certes moins élevé, mais toujours équivalent pour nous à un mois et demie de budget, tout ça pour deux jours de train, deux jours à Lhasa, et trois jours de bagnole... humpf... Ne sont  inclus dans le tarif ni les entrées des sites et monuments, ni les nuits d'hôtel, ni les repas...

Nous rencontrons donc Tyler et Meghan, américains de l'état d'Oregon, qui ont des priorités-budget équivalentes aux nôtres, ce qui est plutôt rare, et Cyril, Normand de New York, content aussi de partager le voyage et les frais...


l'ami Tyler


la jolie Meghan devant une porte


 Cyril, aux prises avec un mendiant!


et notre protecteur, nous en aurons bien besoin!!!


Nous prenons donc ce fameux train... A nos faces blanches,  la contrôleuse demande à voir notre permis avant d'embarquer, ce qui confirme nos doutes quand à la possibilité de contourner le système!
Le chemin de fer grimpe jusqu'à plus de 5000m et traverse les hauts plateaux du Tibet. Depuis 3 ans qu'il circule, il ouvre la porte au tourisme de masse chinois, et le Tibet est d'ores et déjà une destination à la mode, en particulier chez les jeunes, ce qui nous laisse imaginer le "développement" qu'il va subir (déjà bien entamé!)


dans notre compartiment y'a de l'ambiance!




vue depuis le train...


 sur le quai...


 encore des vues...




Arrivés à Lhasa, le décor est planté: une imposante gare à l'allure soviétique, gardée par ses sinistres soldats chinois. Nous sommes accueillis par notre guide, Lhamo, une femme, qui sitôt nous avoir souhaité la bienvenue, nous met en garde: il est interdit de prendre des photos de l'armée, et des mendiants. Le ton est donné!




Il est déstabilisant, désagréable même pour nous de voir, en traversant la ville pour la première fois, les militaires postés à chaque coin de rue, ou patrouillant en nombre dans les rues piétonnes. Toutes les enseignes sont en Chinois, mais ça, on s'en doutait...






 

gargote tibétaine


Puis lorsque nous pénétrons au coeur de la ville, nous sommes pris de suite par l'authenticité et la ferveur religieuse des tibétains qui accomplissent leurs rites ancestraux: processions en rond autour des sites sacrés (les plus dévoués font tout le tour de la ville) et prosternement, ventre à terre, qu'il pleuve ou qu'il vente!


du beurre!!!!!


 du fromage!!!
(ça fait plaisir mais il vaut pas celui de chez nous... ça croque autant que des cailloux!)
















Belle atmosphère de dévotion,, nous sommes au coeur du bouddhisme tibétain! Nous recevons de beaux sourires sincères de la population de fidèles, mais constatons à notre grand désarroi que cette population traditionnelle se fait vieille, et les jeunes tibétains sont ailleurs, avec leurs casquettes américaines... (encore un paradoxe du voyage: venant chercher la richesse et la diversité des cultures, à l'ère de la mondialisation, nous nous retrouvons face à l'uniformisation...)











bougies au beurre de yak! (une offrande des fidèles qui viennent régulièrement refaire les niveaux)




A cause du prix élevé de l'entrée des temples et monastères, nous devons faire une sélection, et restons souvent en dehors, notamment du célèbre Potala, l'impressionnante résidence d'hiver du Dalaï Lama (qui ne lui a pas rendu visite depuis 51 ans). Nous ne regrettons pas parce-que la visite est minutée, le palace est bondé (visite à la queue-leu-leu), le permis de photographier est démesurément cher...


le Potala de loin...


zoomant un peu, une vue plus subjective du Potala...


puis on se retourne, et voilà le beau monument chinois qui fait face au Potala!!! si c'est pas de la provoc!


 débats des moines au monastère de Sera
(ce qu'on ne voit pas sur la photo c'est tous les touristes autour, mitraillant de photos!)


Dans les temples que nous visitons, nous hallucinons sur les masses de billets entassés dans tous les coins, devant chaque divinité, et aussi entre les mains des moines qui les comptent consciencieusement... Sortis dans la rue, que ce soit de la part des moines ou des pauvres, c'est une véritable culture de la mendicité qui se dévoile à nous, un côté du bouddhisme qui nous dérange et nous qui nous rappelle que le bouddhisme est bel et bien une religion, au même titre qu'une autre, avec sa hiérarchie, ses idoles, ses intermédiaires entre le commun des mortels et la divinité...


Yohan aux prises avec une mendiante!


cette offrande-ci est raisonnable... 
comparée aux mètres cubes de billets aux pieds des bouddhas...




Puis vient un moment que nous attendions avec impatience: nous prenons la route! Enfin nous allons vivre les grands espaces, l'Himalaya avec un grand H, le toit du monde! Oui hé bien "vivre" est un bien grand mot... Durant ces trois jours de route, finalement nous ne faisons que "traverser". Nous ne nous arrêtons guère plus d'un quart d'heure pour admirer le paysage, et bien sûr, aux endroits balisés, où nous rejoignons les autres véhicules de touristes... Nous ne nous arrêtons véritablement que dans les villes, pour manger, et dormir...


 un de ces fameux arrêts...


 campement sous le glacier






Et là, chaque fois, c'est la lutte: notre guide nous emmène dans les restaurants et hôtels pour touristes, donc note multipliée par deux dans les hôtels, par quatre dans les restos, et où de toute évidence elle est logée et nourrie gratuitement (alors que ses repas et hébergements étaient stipulés inclus dans le prix du tour) et nous nous retrouvons à batailler à chaque fois pour manger dans les gargotes locales et dormir dans des dortoirs pas chers... Le dernier soir, c'est carrément la crise, elle nous emmène dans un hôtel cher et vraiment sale, pour nous c'en est trop, faut pas exagérer, nous décidons de chercher par nous même, et trouvons un petit hôtel chinois un peu moins cher et bien plus propre, et nous y installons, mais Lhamo s'y oppose et fait un scandale, sous prétexte que cet hôtel n'est pas habilité à recevoir des étrangers, et qu'elle risque perdre son boulot...
Nous n'y croyons pas mais ne souhaitons pas engager sa responsabilité, alors après versement de quelques larmes de colère et de frustration (Lhamo d'un côté, et moi de l'autre!) nous acceptons à reculons sa deuxième proposition: un dortoir bien sâle encore, mais légèrement moins cher... Quel stress! Quel perpétuel rapport de force!






La dernière journée en voiture, nous aurons enfin droit à un peu de l'émerveillement que nous cherchions: les paysages sont superbes, grandioses, et bien que traversés en voiture, ils nous enchantent tous! Enfin!


 hé oui! je suis enceinte!!!






Seule critique (concernant le paysage!): il y a des fils électriques partout, à droite et à gauche... Alors pour nous le Tibet ne détrône pas la Mongolie, le pays du vide, celui où les traces des humains sont si discrètes... Hé oui! Grâce aux Chinois, le Tibet se développe à grands pas! Vive le progrès!!!


made in China?



Allez... en conclusion nous ajoutons que pour nous, le Tibet dans ces conditions ne correspond pas au rêve que l'on s'en fait, de plus quelque part c'est cautionner la présence militaire chinoise et la destruction de la culture tibétaine, enfin c'est pas un scoop...

4 commentaires:

  1. Décue par le récit du TIBET , je le voyais
    autrement .
    Mais vos photos sont toujours aussi belle .
    YOHAN a-t-il donné une piéce à la mendiante??????
    On commence à voir un petit ventre .
    Bisous la malie

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  2. héhé...j'ai vu que Yohan avait la main à la poche..Peut-être bien qu'il lui a donné une pièce, à la mendiante!
    Comme toujours, les commentaires son édifiants, et grâce à eux et aux photos, on partage votre voyage avec ses joies et ses déceptions.
    En tous cas, on attend la suite, et l'heureux évènement dans quelques mois!
    Enormes bisous,
    Frisby

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  3. Bises ...
    Pas très loin de vous en aout ... Baldoche père et Brigitte qui seront en trek en Mongolie ...

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  4. coucou
    je profites de quelques instants de liberté pour vous faire de gros bisoussssssssssssssss, trop contente pour votre mini vous, bisousssssssssssssssss

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